RUBRIQUE "NOS PROPOSITIONS"

Hypermarché sur le Louhannais,
vrai besoin ou nouvelle utopie du M. Chaintron ?

Nous avons été surpris d’apprendre que M. Chaintron envisageait de créer une zone commerciale autour d’un nouvel hypermarché, suite à une étude de la CCI, commanditée par la Communauté de Communes du Canton de Louhans, que préside ce même M. Chaintron.

Nous souhaitons exposer notre position sur ce sujet, basée sur des rencontres avec les acteurs locaux et le ressenti des habitants. Ces paramètres, qui nous semblent essentiels et qui n’ont malheureusement pas, ou à la marge, été intégrés dans l’étude de la CCI.

Sur le plan commercial, nous considérons que notre canton est très bien doté en surface de vente alimentaire et qu’il n’est pas besoin d’en créer une nouvelle. Le commerce local, aussi bien à Louhans que dans les communes avoisinantes, se trouve dans une situation économique fragile, qui doit faire l’objet d’une attention particulière. L’arrivée d’une nouvelle infrastructure, engendrera momentanément une modification des pratiques d’achat, qui se fera au détriment des magasins les plus vulnérables économiquement, en entrainant leur fermeture. La fermeture d’un, puis deux, etc … magasins, contribuera à rendre les centres-villes moins attrayants et par effet  boule de neige, provoquera la fermeture des autres magasins. C’est donc préjudiciable pour la vie dans nos cités, car le commerce situé dans les centre-bourgs contribue à dynamiser nos communes, en créant de l’animation et en jouant un rôle social de rencontre pour la population.

Nous considérons que l’offre en termes de produits est suffisante, car on trouve de tout sur notre canton. En revanche, dans certains domaines, on ne trouve que du haut de gamme. Aussi, serait-il nécessaire de proposer des gammes intermédiaires, notamment au niveau des prix, pour rendre les produits accessibles au plus grand nombre. C’est pourquoi nous ne sommes pas opposés à la restructuration de certains magasins, sous réserve que cela permette de proposer un éventail suffisant de produits.

Sur le plan urbanistique, la création d’une nouvelle zone commerciale éloignée des zones habitées serait à contre courant des attentes et besoins de notre société. A l’heure du Grenelle de l’Environnement, où l’on réfléchi à réduire les déplacements en raison de leur impact sur le climat, qui aurait l’idée de construire une zone commerciale où la voiture est le seul moyen d’accès ?

Aux Etats-Unis, pays inventeur des grands espaces commerciaux extérieurs aux villes, non seulement on ne construit plus ce genre de zone, mais en 2008, c’est 80 centres commerciaux qui ont été détruits dans le pays.

Aujourd’hui à Louhans-Chateaurenaud, nous avons la chance que la plupart des supermarchés soit bien intégrés aux zones d’habitat. Profitons de ce contexte pour proposer des aménagements urbains qui incitent les utilisateurs de grandes surfaces à se rendre dans le centre de la ville pour faire vivre les commerces locaux.

Notre société évolue et on ne peut négliger la part de plus en plus importante d’achat se faisant sur Internet. Les conséquences de ce phénomène sont doubles :

- Les clients n’ont plus besoin de se rendre dans un grand espace commercial pour choisir un produit, car ils peuvent le faire depuis leur ordinateur,

- Les consommateurs cherchent à contrario, pour leurs autres achats, l’authenticité et donc des petits commerçants et artisans locaux, tels que ceux qu’on trouve dans nos centre bourgs ou sur les marchés.

Le développement durable, c’est l’économie, le social et l’environnement, mais c’est surtout pour les générations futures. Alors ne gaspillons pas les acquis de notre canton en terme de commerce, en allant à contre courant de l’évolution de la société.

La création d’un hypermarché entrainera la perte du commerce local de façon irrémédiable et fera de nos villages des cités-dortoirs sans âmes. Travaillons sur les besoins complémentaires en gamme de produits, sur l’animation commerciale et sur l’urbanisme pour faire de nos centres-villes, des lieux de vie où on se sent bien et où on a envie de se retrouver. Préparons ainsi l’avenir de nos enfants et ne les condamnons pas à devoir vivre ailleurs.